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rages seraient dans un état d’agitation continuelle 1 Eh ! pourquoi ? on le devine immédiatement.

Un citoyen de Genève (ce n’est pas de M. de Saussure, qui eut l’insigne courage de gravir le Mont Blanc, que je veux parler, c’est de l’auteur d’Émile), dit quelque part : « Le plus grand des Princes ou des Rois n’est pas toujours celui qui gagne les grandes batailles, c’est celui qui rend son peuple heureux. »

J’aurais voulu ne parler ni de guerre ni de révolution dans mon petit ouvrage, mais je m’y trouve conduit par les faits, puis, je me demande : Quel est donc le motif, la cause première d’un soulèvement populaire ? ne serait-ce point la faute des gouverneurs ou des gouvernés ? c’est de l’un ou de l’autre, peut-être que l’insouciance des uns et les prétentions exorbitantes des autres, créent cette dangereuse électricité que l’on appelle guerre civile. Il n’y a pas le moindre doute que c’est là que le mal prend naissance ; il faudrait donc l’extirper dans sa racine, pour prévenir les menaces de son extension. Comment s’y prendre ? me dira-t-on. C’est de désarmer le mécontentement légitime partout où il pourrait exister, faire droit aux justes réclamations, ne jamais écouter cet esprit de vengeance qui, malheureusement, anime nos mauvaises actions, et prendre pour symbole celle magnifique devise : Vox populi, vox Dei.

D’autres devraient aussi ne pas prétendre à une suprématie déraisonnable, en invoquant à chaque minute : Liberté, Égalité, Fraternité. Pour ma part,