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Il y a vraiment là de quoi occuper quelques économistes, car la matière de ces investigations en vaut la peine, elle touche au plus grand intérêt d’une nation éclairée. La source principale de ce mal, qui tend à affaiblir la génération présente, est quelque part sans doute. Eh bien ! qu’on la cherche, que l’on en fasse la découverte, ce qui me paraît facile, puisque l’on en a déjà tant fait de bien importantes qui avaient paru incertaines jusqu’alors, et qui prouvent évidemment qu’à force de recherches et d’épreuves, on arrive à une conclusion satisfaisante.

Oui, la cause de ce ravage dans les jeunes familles doit provenir, au moins en partie, des privations que les pères et mères supportent, des douceurs qu’ils ne connaissent point. Comment attendre d’eux des enfants forts et solides ?…

Non, il ne faut pas toujours juger sur les apparences, pas plus les sépultures que tout autre chose ; mille exemples nous prouveraient le contraire, nous donneraient un démenti formel ; nous devons savoir que l’on juge rarement du fruit d’un arbre par son écorce, qu’il y a beaucoup de livres intéressants sans être dorés sur tranche ; voyez l’Encyclopédie de l’ancien évêque de Meaux, les voyages du capitaine Cook, le Dictionnaire de l’Académie et tant d’autres. Je crois qu’il ne peut en être autrement des hommes, morts ou vivants. Là où l’on voit un simple monument, un entourage de bois rustique, repose quelquefois un grand personnage, témoin la tombe que fit construire Chateaubriand près Saint-Malo ; je prends cette date comme des