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homme et une femme, donnant la main à un enfant qui marchait avec peine, c’était lui qui portait une couronne de vingt centimes.

Et l’on dira qu’il n’y a pas de religion chez un tel peuple !…

Qui est-ce, parmi tant que nous sommes, capables de remplir des devoirs aussi glorieux ? on ne peut s’y méprendre, ce ne sont pas là des simagrées, des momeries, ce sont des convictions profondes, des sentiments élevés, la vraie noblesse dont parle M. le comte de Zeller, dans le livre cinquième.

Qui est-ce qui, je vous le demande, va voir ses parents au cimetière avant de déjeuner ? vous le savez maintenant. Loin de moi pourtant de vouloir dire que les riches n’y viennent pas. Dieu me garde de rien prononcer d’offensant pour personne ; je dirai seulement que beaucoup de gens ont été blessés de l’épithète injurieuse que l’on a adressée à une classe intéressante sous différents rapports que l’on a traitée de vile multitude, mots déplacés assurément, échappés dans un instant où la haine des partis était à son comble.

Mais comme la multitude possède aussi sa quintessence, il faudrait croire que c’était de sa plus mauvaise partie qu’on voulait parler.

Nous savons donc que plus de la moitié des décès est fournie par des enfants en bas âge, c’est-à-dire au-dessous de sept ans. Maintenant est-ce qu’il ne serait pas possible de découvrir la cause de cette surprenante disproportion ? ne viendrait-elle point des parents qui souffrent, du malaise qu’ils éprouvent ?