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FOSSES COMMUNES.





La plus grande partie des 64, 65, 66, 67, 68, 69 et 70mes divisions est occupée, ou près de l’être par cette invasion journalière de décès des quatre arrondissements respectifs qui ont droit d’y être inhumés. Ainsi s’il y a, comme nous comptons, trente enterrements par jour, les deux tiers prennent cette direction ; croirait-on que sur vingt, il n’y a que six ou sept grands corps, ou treize ou quatorze enfants au-dessous de sept ans ! statistique que le garde de service a eu l’obligeance de me procurer.

On ne peut aborder cet amas imposant de croix noires, sans éprouver une vive émotion ; la vue générale de cette masse, où le noir, le blanc dominent, ne s’est jamais produite depuis que le cimetière existe : c’est le 5 mai 1849, que l’on a commencé ce vaste carré, par A. REGNIER, âgé de 48 ans, et Virginie SCHMIDT, née en 1847, décédée le 5 mai 1849. Voilà donc trois ans et demi que l’on ne cesse d’y apporter de nouvelles victimes du temps. Rien n’est plus touchant que ce coup d’œil, nulle part vous ne trouverez un aspect aussi lugubre,