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la question wagner depuis la guerre

m’a bien diverti. Il qualifie l’Angleterre de nation singulièrement dépenaillée (sonderbar verlumpte Nation).


Sur la France, pas un mot ; et que trouve-t-on dans ses lettres à l’Anglais Praeger, par exemple ? Des demandes réitérées de lui envoyer de Londres un Shakespeare illustré, qu’il désire offrir à sa femme, pour Noël[1].

Voici enfin cette fameuse Capitulation, « comédie à la manière antique », que Wagner écrivit pour se délasser, en octobre 1870, et non, comme on l’a répété si souvent, après le siège de Paris. Ce vaudeville aristophanesque à peine terminé, Wagner en adressait le manuscrit, — à qui ? à Hans Richter, le futur grand-prêtre de Bayreuth, alors jeune musicien peu connu ; mais il n’en faisait pas de publication séparée, contrairement à tous les autres écrits qui figurent dans ses œuvres complètes.


Ce sera une parodie des parodies d’Offenbach, écrit-il à Richter. Faites çà vite, car si la chose est intéressante en soi, elle aura son plus grand effet dans l’actualité immédiate. Naturellement, je ne puis en rien vous aider à ce point de vue, car je n’ai pas de relation là-bas (à Berlin).


Et le 28 novembre, répondant sans doute à quelques objections du jeune musicien :


Je trouve la « comédie antique » tout à fait bien, lui mandait-il, et je ne comprends pas comment vous avez pu douter un instant qu’elle fût digne de musique.

  1. Voir Altmann, Wagner Briefe, nos 2234 et suiv.