directeur de la musique. La veille, Catulle Mendès
avait fait une conférence sur le Rheingold avec
audition accompagnée, sur deux pianos, par Pugno et
Debussy. Les scènes de « patriotique » désordre
tentèrent de se reproduire une dernière fois ; mais,
après quelques soirées, le calme fut assuré et le
second ouvrage de Wagner que représentait l’Opéra
poursuivit sa carrière sans encombre. On annonçait
même la représentation de Tristan, sous les auspices
de la Société des grandes Auditions musicales, pour
le mois de décembre. Mais Mme Wagner demanda
que le troisième ouvrage du maître exécuté à Paris
fût Tannhäuser. Deux ans, jour pour jour, après la Walkyrie,
vingt-quatre ans et deux mois après la
première fameuse de la rue Lepeletier, le chant pieux
des Pèlerins résonna à l’orchestre de l’Académie
nationale de musique. L’événement prouva que, au
point de vue matériel, Tannhäuser, comme les
ouvrages de Wagner précédemment montés, était
une excellente « affaire »[1] Aussi n’y eut-il plus
aucune opposition lorsque furent montés, en 1897,
les Maîtres-Chanteurs de Nürnberg, avec la traduction très littérale du regretté Alfred Ernst. Cette
« pièce insupportable, maladroitement faite, lente,
- ↑ À la fin de 1901, Lohengrin avait été représenté 195 fois, avec une moyenne de recettes de francs 17 103,79 par représentation ; la Walkyrie, 121 fois (17 187,38), Tannhäuser, 114 fois (17 547) et les Maîtres-Chanteurs, 63 fois (17 351,80). En 1902, les mêmes ouvrages donnaient respectivement : 17 817,23 ; 17 815,95 ; 19 637,36 et 13 709,96. Siegfried, nouveau au répertoire, atteignait 19 973,81. (La moyenne générale de l’année 1902 était de 16 448,06). Faust, le Cassastück de l’Opéra, atteignait 17 191,97. La moyenne générale de 1903 était moins élevée ; Faust, le Prophète et Siegfried dépassaient seuls 17 000 francs.