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richard wagner et la france

taires peu sympathiques d’Henri Blanchard dans la Gazette musicale et de G. Chadeuil qui, dans le Siècle du 10, déclare « l’ensemble peu agréable ».

Dix-huit mois plus tard, Wagner est de nouveau à Paris. Il vient donner ses trois concerts du Théâtre-Italien et préparer Tannhäuser à l’Opéra. Son histoire, dès lors, est bien connue ; il est inutile de la raconter une fois de plus. Bornons-nous à rappeler les brochures publiées en 1860 et 1861 : Richard Wagner, par Champfleury ; les Concerts de Paris en 1860, par Ernest Fillonneau ; Richard Wagner, par Charles de Lorbac (Cabrol) ; Grandes figures d’hier et d’aujourd’hui, par Champfleury ; Richard Wagner et Tannhäuser, par Charles Baudelaire. M. Servières signale encore, d’après le supplément de la Biographie universelle de Fétis-Pougin, une feuille volante intitulée : Un nouveau petit saint Jean précurseur, Richard Wagner (Paris, 1860).

Tannhäuser tombé sous les sifflets du Jockey-Club, le nom de Wagner ne reparut qu’un an plus tard sur un programme de concert. Pasdeloup, dont le dévouement pour Wagner et Berlioz devait s’élever jusqu’à l’héroïsme, venait de terminer la première année de ses concerts du Cirque Napoléon ; le 10 mai, à la fin d’un concert donné au profit de l’œuvre de Notre-Dame des Arts, la « Marche avec chœur du Tannhäuser, de R. Wagner, fit fanatisme », dit Elwart, l’historiographe de Pasdeloup et de son entreprise. C’était un premier pas vers la réhabilitation. Peu à peu le public fît connaissance avec l’ouverture, avec celles du Hollandais et de Rienzi, avec le prélude, la marche et le chœur des fiançailles de Lohengrin, dont la marche religieuse paraissait aux con-