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Philippe de Montfort son fils, les reçoit par inféodation de Saint-Louis, l’année suivante. En 1356, la seigneurie de Castres est érigée en comté, en faveur de Jean VI de Vendôme. Les comtes de Castres se continuent jusqu’en 1519. À cette époque, un arrêt du parlement de Paris réunit à la couronne le comté de Castres.

Simon de Montfort avait, en 1215, convoqué à Pamiers une grande assemblée, par laquelle il fit rédiger les constitutions qui devaient régir tous les états dont il venait de recevoir l’investiture. Ces constitutions, connues sous le nom de Charte de Pamiers, dont il est utile d’indiquer la pensée politique, en la signalant comme un pas vers l’unité, puisqu’elles soumettaient une grande étendue de territoire aux mêmes obligations politiques et aux mêmes formes judiciaires, eurent leur pleine exécution à Castres jusqu’en 1356. Elles furent alors remplacées par les coutumes d’Anjou.

Pendant que s’accomplissaient ces événements, la communauté de Castres maintenait son existence et voyait s’accroître ses privilèges par des concessions successives. Les seigneurs, les comtes et les rois de France récompensent sa fidélité par la confirmation ou l’extension des droits anciens, et par la création d’avantages nouveaux. C’est ainsi que se forma cet ensemble de libertés renfermé dans l’hommage de 1613.

En 1264, Philippe Ier, de Montfort : en 1270, Philippe II, de Montfort, reconnaissent les droits dont il n’est fait aucune mention expresse, mais qui sont évidemment consignés dans l’acte de 1160, et qui découlent de la charte de Pamiers. En 1330 et 1335, Éléonore de Montfort témoigne de sa sympathie et de son désir d’augmenter la prospérité de la communauté. En 1356, Jean II prisonnier des Anglais, la remercie des efforts qu’elle a faits pour contribuer à sa rançon, et, tout en érigeant la seigneurie en comté, il se montre préoccupé du maintien des avantages dont jouissent les bourgeois, et leur accorde certaines exemptions