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trouver en présence d’un rhéteur, lorsqu’on croyait écouter ou un grave historien, ou un causeur agréable. Malgré cette tendance trop marquée à un ton élevé, la forme est un peu lâche habituellement, et le trait est rare. On reconnaît cependant que M. Marturé était nourri des saines traditions littéraires, et qu’il avait formé son stylo dans le commerce intime de nos grands écrivains. Ce sont des mérites qui se perdent trop aujourd’hui, pour qu’on ne saisisse pas l’occasion de les louer, lorsqu’on se trouve en présence d’un écrivain qui, malgré ses défauts, connaissait ces sources pures et abondantes, et savait aller y puiser ses inspirations.


M. V. CANET, entretient la Société des droits et privilèges de la communauté de Castres, dont il avait donné le texte dans une séance précédente.

Cette pièce est du 9 juillet 1613. Elle est la reproduction de divers actes transcrits ou signalés sur ce qui reste des registres de la commune de Castres. Elle renferme les principaux privilèges reconnus ou octroyés à l’université de Castres, et dont les Seigneurs devaient jurer la stricte et complète observation. Lorsque l’autorité des rois de France fut substituée à celle des comtes, l’hommage était fait par les consuls, directement au roi, ou en présence d’un de ses officiers spécialement délégué. Cet hommage qui était la reconnaissance formelle des droits du roi sur la ville, était aussi la garantie que la ville jouirait paisiblement de tous les privilèges que des services rendus, des sacrifices faits, ou des accords mutuellement consentis, avaient établis en faveur de la généralité des habitants, ou des consuls qui étaient à leur tête.

Il est regrettable qu’il ne soit pas possible de suivre d’une manière complète l’histoire et la progression de ces privilèges. Ce serait un pas vers la reconstitution de l’histoire particulière de la commune de Castres. La vie de ces associations nées ou de la protection de la royauté qui se fortifiait de l’affaiblissement de la puissance féodale, ou de la volonté du Seigneur qui fesait acheter aux villes le droit de se gouverner elles-mêmes, ou enfin de