Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 3, 1860.djvu/90

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 90 —

des religieuses de Ste -Claire, l’église de St-Jacques à Villegoudou, celles de la Platé et de St-Benoit, les couvents de la Trinité et des Cordeliers, furent entièrement rasés. Plus tard, à la suite de la paix d’Alais, Richelieu ordonna la démolition des fortifications de Castres, et l’évêque d’Albi, Alphonse d’Elbène II, fut commis pour veiller à la complète exécution d’un acte dans lequel le Cardinal voyait une garantie de paix locale, parce qu’il enlevait un refuge et un abri en cas de prise d’armes.

Cette démolition, suffisante en ce qu’elle ruina le système général de fortification, ne fut pas complète. La construction du palais et la création du jardin de l’évêché, firent disparaître tout ce qui s’étendait de la porte dite des Messourgues, à la rivière. De ce point, jusqu’au bastion d’Ardenne, un simple mur remplaça les remparts. La démolition de la porte de l’Albinque et la construction de maisons particulières, sur une grande partie de l’espace qu’elle occupait, entraîna l’enlèvement de quelques pans encore debout. Cependant, sur la ligne du ruisseau du Travet qui formait autrefois le fossé, jusqu’à l’avenue de Roquecourbe, quelques vestiges existent encore aujourd’hui : ils servent de terrasse ou de mur d’appui pour les maisons voisines. Sur la rive gauche de l’Agoût, depuis le moulin près duquel s’élevait la fameuse maison des Martin, seigneurs de Roquecourbe, jusqu’à la rue du Cimetière, on peut suivre la ligne des fortifications, mais il ne reste aucun vestige. Les habitants ont fait tout disparaître. C’est près de l’angle formé par cette rue, et celle qui la joint au boulevard Miredanes, que s’élevait à l’extrémité d’un jardin, le bastion que la nécessité d’un alignement vient de faire détruire. Il était presque complètement formé de débris appartenant à un édifice religieux. Il a été possible de reconnaître encore des fragments de colonne, des chapiteaux, des corniches. Le badigeon qui les couvrait était encore intact. Le plus grand nombre des pièces retrouvées appartient à des arcs de voûte, et ces arcs mesurés, ont paru tous se rapporter à une construction ogivale. Ce serait donc à l’Église de Saint-Jacques qu’appartiendraient ces débris. Il reste de l’ancienne Église le porche qui a pu servir de terme de comparai-