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les impressions qu’elle interprète, quand elle est au service d’une grande ou d’une gracieuse imagination. Il faut cependant remarquer que la versification patoise avec ses élisions, ses rimes à volonté, ses licences de toute nature, ses hiatus, est bien plus facile que la versification française pour laquelle on se montre avec raison si sévère. Le vers patois ne gagnerait-il pas à être un peu moins libre ? Il y a d’assez illustres exemples à invoquer en faveur d’une plus grande rigueur, et la poésie n’a jamais rien perdu à être rendue par une forme sévère et assujettie à des règles positives.


M. V. CANET rend compte de la deuxième partie du Choix d’expressions latines, adressé à la Société par M. Batiffol, professeur au Lycée de Toulouse.

La première partie de cet ouvrage destiné à l’enseignement, a été l’objet d’une étude spéciale. La pensée de l’auteur est bonne ; l’exécution y répond pleinement. S’il est avantageux de recueillir avec soin, de coordonner et de retenir ce que l’on trouve de plus remarquable dans ses lectures, afin de s’en servir pour soi-même, il est indispensable, pour les élèves qui étudient une langue, d’en connaître les tournures et d’en retrouver le génie dans des locutions particulières. Mais ce choix peut-il être fait avec un discernement assez sûr par l’élève ? Peut-il surtout, être assez étendu, pour lui offrir des ressources considérables, lorsqu’il aura à se servir de la langue qu’il étudie, pour une traduction, ou, ce qui est autrement difficile, pour une composition ? Non sans doute. La bonne volonté la plus constante et la plus éclairée serait insuffisante. Il faut donc un secours à l’élève ; il lui faut des locutions qu’il ne soit pas obligé de chercher, dont la traduction soit sous ses yeux, dont l’emploi puisse, à chaque instant, lui être indiqué.


C’est ce qu’offre le livre de M. Batiffol. À ce point de vue seul, il serait digne d’attention et d’éloges, parce que tout ce qui abrège le travail, ou le rend plus fécond, doit être accueilli avec faveur et reconnaissance.