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rance. Aussi les encouragements ne lui ont pas manqué. Sa bibliothèque et son musée se sont rapidement enrichis. Il semble qu’elle n’ait plus qu’à continuer.

Cinq rapports ont été faits dans le courant de l’année. Le premier a pour objet un traité en 36 leçons, renfermant tout l’exigé des connaissances agricoles dans l’instruction primaire. Le second porte sur un code-répertoire de l’instruction primaire. Cet opuscule est un traité succint, mais complet sur la matière. Il faut signaler ensuite un discours sur le christianisme dans ses rapports avec les arts. À côté de bonnes pensées et de considérations élevées, se placent des opinions exagérées et qui deviennent injustes. Sans doute, le christianisme par cela même qu’il est la vérité, est la source la plus abondante des hautes inspirations et des conceptions sublimes. Mais est-ce à dire qu’il en soit la source unique ? Pourquoi vouloir nier les chefs-d’œuvre du polythéisme ? Sans doute, ils n’ont pas été produits parce que le polythéisme était une religion fausse, mais indépendamment de ses doctrines et de sa morale. Nier ce qui est évident et incontestable, c’est nuire à la vérité, au lieu de la servir. Plus le niveau moral d’un peuple est élevé, plus il semble y avoir de place pour les chefs-d’œuvre ; mais on le sait, tous les siècles de vertu ne sont pas des siècles de génie. Demander aux créateurs dans toutes les branches des arts, de hautes aspirations, de fortes croyances, c’est certainement relever leur dignité et rendre plus facile leur succès : mais cela ne suffit pas. Si la vie morale épure et perfectionne le génie, elle ne le donne pas ; et, sous ce rapport, ce discours plein d’ailleurs de mouvement, est hors de la vérité.

Après quelques observations sur le coke et les gaz combustibles, la brochure se termine par une étude sur un volume de poésies intitulées : Rosos et pimpanélos. Plusieurs citations permettent de juger de la valeur littéraire d’un certain nombre de pièces. Il y a un charme indéfinissable dans cette langue patoise, si riche, si variée, si éclatante, si harmonieuse ; et quelle que soit la différence des dialectes, il est toujours facile de ressentir