Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 3, 1860.djvu/74

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 74 —

M. l’abbé A. Durand renferme un attrait irrésistible ; c’est par là qu’il aura une incontestable utilité. Les âmes pieuses y trouveront surtout un puissant et précieux aliment pour leurs aspirations. Puissent les autres sentir tout ce qu’il y a de sève vivante et de grandeur féconde dans le récit de ces faits qui, par leur nature, semblaient devoir être à tout jamais ensevelis dans une profonde obscurité ! Le monde passe trop souvent indifférent devant eux, ne leur accordant pas même cette attention distraite, qu’il laisse s’égarer sur tant d’objets ou frivoles ou d’un regrettable caractère. Il est bon il est utile de considérer l’homme dans ce qu’il a de beau ; cela relève le courage trop facile à se laisser abattre. On est plus fort en présence de ces héroïsmes cachés qui luttent contre les abaissements de la nature, ou contre la séduction trop souvent irrésistible des passions intérieures et des entraînements du dehors.

Il arrive quelquefois que la vie d’un personnage soulève une question historique, religieuse ou littéraire ; alors le jugement de l’auteur ne se fait pas attendre. Il est net, précis, fortement motivé, et empreint de cette haute impartialité qui révèle une âme supérieure, aux petites passions ou à ces concessions déplorables qui sont toujours une atteinte à la vérité. À ce titre seulement, et en dehors de ses autres mérites et des autres avantages que l’on peut légitimement en attendre, la Biographie Clermontaise est digne d’une attention sérieuse et d’une vive sympathie. Ce n’est pas seulement une œuvre locale dédiée à quelques-uns, écrite pour une satisfaction passagère, c’est un livre solide qui soulève et résout des questions de plus d’une sorte, et qui, inspiré par l’amour du vrai, du beau et du bon, sans la moindre trace de préoccupation personnelle, a droit aux hommages de tous ceux qui croient que la littérature ne doit être ni un misérable jeu d’esprit, ni un piédestal pour la vanité, ni une école de frivolité et de corruption.


M. A. COMBES lit une note sur le livre intitulé : Jean Calas et sa famille, étude historique d’après les documents originaux,