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Des cardinaux, doyens du Sacré-Collége, y ont leur place à côté de pauvres religieux récollets qui grandissent par la vertu dans la solitude et le dévouement. De nobles dames, dont la vie est dévouée à ces œuvres qui soulagent les misères de toute sorte attachées à l’humanité, des religieuses consacrées à la direction de ces maisons qui offrent leurs mortifications et leurs prières comme une compensation pour l’indifférence et les désordres du monde, voient surgir à côté d’elles de modestes ouvrières, de pauvres filles qui se sont en vain réfugiées dans leur humilité, et dont le dévouement long et pénible émeut et transporte. La douce figure d’un pasteur éprouvé par le malheur des temps, et, entouré jusqu’à sa mort de la vénération publique, précède le portrait d’habiles négociants que l’amour de la patrie transforme en audacieux capitaines et qui, dans un autre monde, défendent avec courage une colonie que leur patriotisme ne put conserver à la France. Un homme dont la vie fut consacrée à la pratique la plus obscure, mais la plus dévouée et la plus constante de la charité, qui, pauvre, fut la ressource des pauvres, se place à côté d’un plénipotentiaire du roi de Pologne, chargé des plus grands intérêts, appuyé sur la confiance, et honoré de l’amitié de plusieurs souverains. Deux curés éminents figurent en tête de plusieurs de leurs paroissiens, d’un mérite plus qu’ordinaire ; ce sont de pieux ecclésiastiques, de saintes religieuses, des jeunes gens, des jeunes filles, des mères de famille, modèles de vertu : plusieurs de ces biographies sont de véritables récits hagiographiques. Ces vies édifiantes sont entremêlées d’autres notices moins ascétiques, consacrées à mettre en relief des hommes que leurs services publics ou leurs talents ont fait remarquer parmi leurs concitoyens, dans l’intervalle de cette première moitié du xixe siècle.

Tout cela est raconté simplement, presque sans réflexions. M. l’abbé A. Durand sait que les faits valent mieux que les commentaires dont on peut les entourer. Ce qui est grand et beau par soi-même n’a besoin ni d’interprétations ni d’éloges. Les faits louent mieux que les réflexions, et c’est par là que le livre de