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dent aurait détruites, pourquoi ne s’en servirait-on pas ? Pourquoi ne l’emploierait-on pas pour faire connaître, et souvent pour glorifier un passé que nous voyons le plus souvent à travers des préjugés qui lui ôtent son véritable caractère ? C’est ce qu’on a fait à Tarbes ; et voilà pourquoi la tentative de M. C. Dupouey est une de ces pensées auxquelles on est heureux de rendre hommage, parce qu’elle est inspirée par un amour patriotique raisonnable, et que l’on voudrait voir imiter, parce qu’elle doit être féconde en résultats utiles.


M. DE LARAMBERGUE rend compte d’un mémoire de M. D. Clos, intitulé : Origine des Champignons : la Truffe et sa culture.

M. Clos examine d’abord l’origine des champignons, leur nombre indéfini, la variété de leurs formes et leurs propriétés alimentaires ou malfaisantes. Les anciens botanistes classaient les champignons, tantôt dans le règne végétal, tantôt dans le règne animal. Théophraste, Pline et Dioscoride attribuaient leur formation à certaine viscosité née de la putréfaction des plantes. Le botaniste anglais Morison les regardait comme des excroissances du sol, produites par un mélange de souffre avec la graisse de la terre. En 1719, le botaniste allemand Dillen reproduisait l’opinion qui les attribuait à une fermentation putride. Lamettrie et Médicus les appelaient une cristallisation végétale.

Cependant, Tournefort, Micheli, Haller n’hésitaient pas à voir en eux des végétaux naissant de semences et asservis à la loi générale. Le microscope a depuis dissipé tous les mystères de leur végétation.

« Toutefois, dit M. Clos, il est un genre de champignons cher aux gourmets, qui seul peut-être, parmi tous les êtres organisés, parcourt les phases de la vie, caché dans l’intérieur du sol, et soustrait à l’action de la lumière. Aussi les fables les plus irrationnelles trouvent-elles encore crédit sur son origine ; et cependant, la truffe a été naguère l’objet de magnifiques travaux, après lesquels le doute n’est plus permis. »