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traditionnelle qui se transmettait sans effort, qui se contrôlait sans difficulté, n’existe plus, et il est fort à craindre qu’elle ne revive pas. Mais il est des notions que l’école peut donner, et qui permettent de ne pas ignorer complètement ce qu’ont été les lieux où l’on doit passer sa vie.

Ce cours commence par des notions générales sur le monde, les divisions d’eau et de terre, les définitions des différents termes en usage dans la géographie. Il se continue par une étude détaillée sur le département du Tarn et ses quatre arrondissements. Cette étude renferme la situation du canton, quelques détails sur le chef-lieu, le nombre et le nom des communes, des renseignements sur le passé historique des divers lieux, sur le commerce, l’industrie, l’agriculture, les curiosités, la nature du terrain, les produits minéralogiques. Le chapitre suivant est consacré à l’organisation intérieure, dont les détails apparaissent avec ordre et offrent un tableau complet. La France avec ses divisions, ses bassins, se présente ensuite. Ses départements sont classés d’après leur position naturelle relative à la mer, aux montagnes, aux fleuves, aux rivières. Après quelques notions générales sur les cinq parties du monde, le cours de géographie se termine par une notice statistique sur les villes d’Albi, de Castres, de Gaillac, de Lavaur et de Mazamet. Cette notice simple, précise et complète, n’est qu’un appendice ; et à ce titre, elle semble rejetée avec raison à la fin du livre. Cependant elle eut eu plus naturellement sa place dans l’étude successive des quatre arrondissements du département du Tarn. Elle semble rompre l’unité et nuire à cette gradation si bien ménagée, qui est un des mérites du livre de M. Cros.

Ce cours de géographie est depuis quelque temps adopté dans un certain nombre d’écoles. Il n’aura pas été inutilement appris par les élèves, ni vainement expliqué par les maîtres. On a remarqué bien souvent qu’un grand nombre de personnes qui ont conservé un souvenir très-précis de l’histoire grecque et de l’histoire romaine, sont hors d’état de dire ce qui s’est passé dans leur patrie. La France a subi, sous ce rapport, pendant bien