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Ce petit ouvrage a les qualités essentielles à un livre destiné à renseignement. Il est simple, clair, méthodique. M. Cros, dans une longue et intelligente pratique, a remarqué les inconvénients qui résulteraient pour les jeunes élèves des classes primaires, du procédé habituellement suivi pour la démonstration de la géographie. On comprend que lorsque les études doivent être poussées jusqu’à un certain point, et arriver au développement de l’enseignement secondaire, on puisse dès les premiers moments, s’occuper des différentes parties du monde, et leur accorder l’attention spéciale que réclame l’étude de l’histoire. Lorsque au contraire le temps est borné, et que l’instruction ne doit pas dépasser le niveau primaire, il importe de suivre une autre méthode et d’obtenir, le plus promptement possible, un ensemble de notions d’un caractère utile. La vie du plus grand nombre des enfants qui fréquentent les écoles primaires, ne doit pas s’étendre au-delà d’un certain cercle. C’est là que doit s’attacher particulièrement leur attention. Les connaissances générales offrent leur intérêt comme elles ont leur utilité : mais lorsqu’il n’est pas possible de tout réunir, pourquoi ne se bornerait-on pas à des études de détail relatives à ce qui est immédiatement sous les yeux ? Il y a sous ce rapport une lacune regrettable ou une direction fâcheuse. Ce que connaissent le moins les enfants, c’est le pays dans lequel ils vivent. Ils sont également étrangers à son organisation ecclésiastique, administrative, judiciaire, civile, financière et militaire. Ils ne se rendent compte ni des institutions qui nous régissent, ni de la manière dont s’exerce, se divise et s’applique cette action générale qui constitue le gouvernement d’un pays. Lorsque ces notions n’ont pas pénétré de bonne heure dans l’intelligence, il est rare qu’on les recherche plus tard, ou qu’on en reçoive une idée vraie et complète. Voilà pourquoi la méthode de M. Cros parait appelée à rendre des services véritables.

D’un autre côté, les traditions s’affaiblissent : l’esprit de famille semble perdre tous les jours quelque chose de son action bienfaisante. Rien ne remplacera assurément ce que l’on apprenait, sans s’en douter autrefois, au foyer domestique. Cette histoire