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Grâce à la sympathie que sa pensée a trouvée dans toutes les parties du département, elle peut considérer, dès aujourd’hui, le succès de sa tentative comme assuré. On a compris de tout côté, les avantages qui peuvent résulter d’une centralisation des efforts dirigés vers un même but : la glorification du passé dans tout ce qui a pu contribuer à son amélioration et à ses progrès. Il est regrettable que des efforts généreux soient oubliés ou méconnus, que des services réels soient dédaignés, que des œuvres importantes par leur objet, ou d’une valeur réelle, restent dans une obscurité complète. Et pourtant, on le sait, il y a dans la gloire de chaque localité, quelque chose qui semble rejaillir sur chacun de ses habitants. On se sent heureux et fier de pouvoir nommer les hommes, signaler les œuvres, ou conserver le souvenir des monuments de toute sorte qui se rattachent à l’histoire du pays au milieu duquel on vit. Il résulte de cette connaissance plus intime, une espèce de solidarité qui devient avantageuse pour tous, et dont le présent recueille les bienfaits, en attendant qu’il les lègue à l’avenir.

C’est cette pensée qui augmente l’intérêt attaché par la Société à la bibliothèque du Tarn et à ses collections. À mesure qu’elle verra se développer son action, elle trouvera, dans l’appui qui résultera pour elle de ce travail dont elle sera le contre, le moyen de pénétrer plus profondément et d’aller plus loin dans l’histoire du pays. Chaque étude nouvelle, chaque recherche, révèle des faits dont on ne soupçonnait pas l’existence, des détails dont on ne connaissait pas la vérité, ou des hommes dont on avait méconnu l’influence ou peut-être nié la valeur. Ainsi peu à peu, grâce à cette réunion d’efforts, les erreurs sont attaquées, les injustices se réparent et les lacunes se comblent.

À mesure qu’un ouvrage, un titre, un document quelconque est communiqué à la Société, elle tient à constater le parti qu’il est possible d’en tirer, et elle consigne, dans ses procès-verbaux, ce qu’elle croit utile de conserver et de faire connaître, dans un intérêt général. De ces détails isolés, se formera peu à peu un ensemble où viendront prendre place tous les faits relatifs à l’histoire du pays, et qui fournira des renseignements précis à ceux qui voudront étudier, ou les événements généraux, ou un point quelconque de ce passé que l’on connaît si peu, et que, dans l’intérêt de la vérité, comme dans celui de la science, il serait si