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tité de ce droit pour la communauté d’Albi, que chaque homme âgé de plus de quatorze ans, de moins de soixante, payait au seigneur 4 deniers. Chaque tête de gros bétail était taxée à 6 deniers ; une bête de somme à 8, cent bêtes de laine à cinq sols.

En 1266, le même Philippe de Montfort donne par pure libéralité à Lacaune, tout le passage des hommes de ladite ville, et de toutes autres choses pour lesquelles le passage était dû d’après la coutume, se réservant qu’il lui serait payé annuellement une somme fixe de dix livres tournois.

Enfin divers actes postérieurs portent la fixation à un taux fort modéré, des amendes que chaque contravention faisait encourir.

Il est donc vrai de dire, que fort anciennement, la communauté de Lacaune s’est trouvée affranchie des droits seigneuriaux qui ont persisté dans les localités plus importantes, jusqu’en 1789. Quant à l’importance de cet affranchissement, et du bien-être relatif qu’il assurait, il ne saurait être contesté. Car on voit les populations voisines envier ce bien-être, et faire pour être admises à en jouir tout ce qui était en leur pouvoir. De là résulta vers Lacaune, une immigration considérable, au point que cent familles remplissant les conditions déterminées obtinrent en 1335, la faveur de prendre à Lacaune droit de cité ; et comme pour leur faire attacher un plus grand prix à la faveur accordée, Éléonore de Montfort la refusait en même temps à d’autres familles qui se présentaient dans les mêmes conditions.