Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 3, 1860.djvu/138

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 138 —

ses vicissitudes, une de ces maisons qui portent avec elles de grandes destinées, on se sent ému, et l’on s’incline devant l’esprit qui a été leur vie, quand elles ont eu pour résultat ou du moins pour but, de faire les générations plus grandes, plus fortes et plus vertueuses.

Il reste une seule observation à faire sur cette première partie. M. Clos parle de l’existence d’un parlement qui se serait assemblé à Sorèze, le jeudi après Pâques, de l’année 1273. Cette assertion paraît d’abord un peu étrange, quand on songe au rôle des parlements et à leur importance. Cependant, sans discuter la valeur de Guilhaume Bardin qui affirme, et de Dom Vaissette qui nie, on peut dire que la tenue d’un parlement dans le monastère de Notre-Dame-de-la-Sagne ou de la Paix, ne serait pas aussi étrange qu’elle peut paraître au premier abord. La création des parlements remonte à Saint-Louis. Ils n’étaient pas d’abord à demeure fixe, ils suivaient le roi, ou se transportaient sur ses ordres, partout où leur présence pouvait être utile. Ce n’est que sur une ordonnance de Philippe-le-Bel, en date du 3 mars 1302, que le parlement fut rendu sédentaire à Paris. Il fut établi des cours judiciaires de même nom, à des dates postérieures, dans les principales villes du royaume.

Il ne serait donc pas étonnant, qu’à l’époque où Philippe-le-Hardi venait de joindre à la couronne de France le comté de Toulouse, une cour de justice eût été établie momentanément à Sorèze, pour régler d’une manière définitive toutes les questions litigieuses qui pouvaient se présenter à la suite de ce changement de domination. Peut-être y avait-il aussi des injustices à poursuivre, et des coupables à punir ; et l’on sait que les parlements firent, dans les premiers temps, l’office réparateur confié en Champagne d’abord, et plus tard, dans tout le royaume, aux assises solennelles qui prenaient le nom de Grands-Jours.

La seconde partie de la brochure de M. Clos est intitulée : Voyage à la montagne du Causse. C’est une discussion géolo-