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autres sont écrites par les députés généraux des églises réformées de France, Jean de Sully, le duc de Ventadour, Henri de Rohan, et Henri de Latour, vicomte de Turenne. Toutes ces lettres témoignent de l’importance que l’on attachait à la chambre de l’Édit, et du désir que l’on avait de la voir maintenue à Castres. Ces témoignages joints à tous ceux qui ont été déjà réunis, servent à constater quel était le rôle pacificateur assigné à la chambre de l’Édit, et poursuivi avec tant de loyauté par les magistrats qui la composaient.


M. V. CANET rend compte de la Notice historique sur Sorèze, par M. J.-A. Clos, docteur en médecine (1845).

Cet ouvrage se divise en deux parties. La première renferme une étude détaillée sur le monastère fondé par les Bénédictins, autour duquel s’éleva peu à peu la ville de Sorèze, et sur un certain nombre de localités environnantes. La charte de Pépin-le-Bref, en 757, contenant l’érection de cette abbaye, sert de point de départ. Elle est importante par diverses prescriptions qu’elle renferme, et qui prouvent avec quel soin les rois voulaient constituer au point de vue politique, des établissements destinés à jouer un si grand rôle, et à se faire, selon le double but toujours poursuivi par les enfants de Saint-Benoît, les défricheurs des intelligences et des terres.

L’abbaye de Notre-Dame-de-la-Sagne passa par des alternatives de prospérité et d’affaiblissement. Détruite en 864 par les Northmans qui venaient de faire le siège de Toulouse, elle se releva peu à peu, vit grandir auprès d’elle le nombre des habitants qui venaient se réfugier à l’abri de ses murs, ou de la vénération qu’elle inspirait, sollicita elle-même la protection de plusieurs seigneurs, et dut subir la nécessité d’obéir à des abbés commendataires, évêques ou comtes. Les démêlés de Raymond Trencavel, vicomte de Carcassonne, avec les trois frères Escaffre de la maison de Saissac, en 1152, lui firent courir de grands risques, et la guerre des Albigeois exerça quelque temps ses fu-