Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 3, 1860.djvu/134

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 134 —

fondeur. Le mauvais exemple surtout, a une puissance incalculable et il est rare qu’il ne triomphe pas des plus heureuses dispositions. Le mal se propage, ouvertement ou d’une manière insensible, et bientôt rien n’est à l’abri de son influence pernicieuse.

Ainsi, deux causes expliquent le déplacement de population qui s’est manifesté dans un grand nombre de départements. La première tient à l’état de l’agriculture et de l’industrie. Quels sont les moyens de la combattre ? C’est ce qu’il ne convient pas de rechercher : l’économie politique y travaille depuis longtemps, et elle n’a pas dit encore son dernier mot. Espérons que les travaux et les calculs produiront quelque chose qui sera une amélioration pour tous, sans qu’on l’achète par de trop grands sacrifices.

La seconde est tout à fait morale. Les maux de cette nature ont leur remède toujours prêt, toujours efficace. La religion la porte avec elle. Seule, elle peut reconstituer l’esprit de famille, resserrer les liens qui l’unissent, et détruire ainsi les conséquences déplorables d’un trop long oubli des devoirs les plus sacrés. Chose admirable ! s’écriait Montesquieu, la religion chrétienne qui ne semble avoir d’objet que la félicité de l’autre vie, fait encore notre bonheur, dans celle-ci ! C’est ce que devraient ne pas oublier les économistes. Ils auraient moins de confiance en eux-mêmes, ils trouveraient, pour les maux qui affligent les individus, comme pour les désordres qui attaquent les sociétés, des remèdes plus facilement applicables que leurs théories, et ils s’attacheraient à des moyens dont l’action serait certainement plus radicale et plus sûre.


M. A. COMBES donne lecture de plusieurs lettres écrites à l’occasion des craintes exprimées par la ville de Castres de se voir enlever la chambre de l’Édit, en 1615. Ces lettres sont transcrites sur les registres de la commune de Castres. Leur existence n’avait pas même été signalée jusqu’à présent, et cependant, elles ont une importance réelle pour notre ville. Une de ces lettres est un témoignage de satisfaction donné par le roi Louis XIII. Les