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Ainsi Defos et M. Nayral, après avoir énoncé qu’au décès de Philippe II de Montfort, la terre de Castres se trouva indivise entre ses enfants, la font rentrer tout entière dans la maison de l’un d’eux, Éléonore, en 1300 ou 1301, alors cependant que, postérieurement à cette date, et jusqu’en 1328, l’indivision subsistait encore entre Éléonore et Bernard de Comminge. Divers actes émanant d’eux, ou d’officiers royaux, sont en effet transcrits avec ces dates sur le Livre Vert, et ne peuvent sur ce point laisser place à la moindre incertitude : ils indiquent la quotité des droits ; quatre portions pour Éléonore, une pour Comminge : ils expliquent aussi que la terre de Castres était à ces époques en la main du roi, qui la faisait administrer par les sénéchaux de Carcassonne. Il faut donc pour rétablir la vérité, dire que l’entière terre de Castres ne se trouva réunie sur la tête d’Éléonore de Montfort qu’après 1328.

D’un autre côté, les mêmes auteurs disent que Catherine de Vendosme ne devint comtesse de Castres qu’à la mort de Bouchard II son frère ; cette indication se trouve aussi inexacte. On voit en effet, dans divers actes du Livre Vert, que Jean de Bourbon, époux de Catherine de Vendosme, prend le titre de comte de Castres, de 1363 à 1391 ; que de même, Jeanne de Ponthieu se dit aux mêmes époques comtesse de Castres au nom de son fils Bouchard. Il faut donc admettre qu’avant 1363, Jean de Vendosme s’était dessaisi du comté de Castres en faveur de ses enfants, et qu’à défaut de partage régulier opéré entre eux, ils prenaient l’un et l’autre le titre de comte ; la mort de Bouchard II fit ensuite passer l’entière seigneurie sur la tête de Catherine de Vendosme.

À côté de ces renseignements, se placent ceux qui sont relatifs aux officiers chargés de gouverner, et d’administrer la justice il est question dans le Livre Vert de sénéchaux, de lieutenants et de juges.

Les premiers sont : 1236-1268 Guilhem Miquel ; 1294 Girmon de Burlats ; 1307-1399 Ramond de Rabastens pour Éléonore de