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suffrages. Les petits détails contenus dans la liste des libertés de Castres, les précautions prises pour maintenir la stricte observation des droits et privilèges, prouvent que tout était sérieux dans cette organisation communale. On le comprend davantage, à mesure que l’on pénètre plus profondément dans les institutions, et que l’on cherche à se rendre compte de l’influence qu’elles ont exercée sur la vie réelle de ces agglomérations animées d’un même esprit, rattachées par les mêmes intérêts, et jalouses de conquérir ou de conserver des droits également utiles à tous.


M. F. MARTIN rend compte de divers documents transcrits sur un cartulaire conservé à la mairie de Lacaune, et connu sous le nom de Livre Vert.

La commune de Lacaune a eu le rare privilége de conserver intact un volumineux cartulaire dont les indications méritent d’être signalées. Ce n’est pas qu’il renferme l’histoire de cette contrée depuis les temps les plus reculés, ainsi qu’on a pu le supposer ; mais il se rapporte aux franchises et libertés de la communauté de Lacaune, pendant le régime féodal, il nous fait connaître sur cette matière des détails curieux et intéressants, et puise ainsi en lui-même, une valeur réelle, que rend encore plus grande, le défaut de renseignements certains sur cette partie de notre histoire locale.

Ce cartulaire a reçu de la tradition le nom de Livre Vert, sans qu’on puisse assigner à cette dénomination, d’autre origine que la couleur de sa couverture. Il présente une écriture parfaitement correcte, et contient 68 actes divers, transcrits sur 150 feuilles de parchemin. Cette transcription est faite en langue romane, et l’idiome employé ne laisse paraître aucune trace de modification, malgré l’intervalle de 202 ans (1236-1438) qui s’écoule entre la date des actes les plus anciens, et celle des plus récents. On doit donc naturellement penser, qu’au lieu du texte original, écrit sans doute en latin, le cartulaire ne donne qu’une traduction littérale, faite au moment même de la transcription.