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Les choix furent universellement approuvés. Ils offraient toutes les garanties que pouvaient désirer les esprits sages ; et depuis le président de la Bourgade qui avait su rester fidèle, avec une indépendante fermeté, au parti du roi, pendant ces époques d’incertitude où les esprits les plus sûrs ne pouvaient pas toujours répondre d’eux-mêmes, depuis le président calviniste du Fresne de Canaye, qui s’était distingué comme ambassadeur dans des missions difficiles et délicates, jusqu’au dernier des conseillers, tous les membres de la chambre de l’Édit étaient entourés de cette considération universelle que la médiocrité peut surprendre par moments, mais que le véritable mérite sait seul conserver.

Sans doute, il y eut des difficultés intérieures : les bonnes dispositions des membres furent plusieurs fois mises à l’épreuve ; mais les discussions relatives à la préséance comme les désaccords extérieurs n’altérèrent en rien l’esprit de conciliation de la cour, ni l’estime et la confiance du public.

Gaches constate cet état ; et les changements qui survinrent dans le personnel ne l’atteignirent en rien. Le pays avait encore à subir le contre-coup des guerres religieuses. Une lutte de citoyens contre citoyens peut cesser dans son ensemble, l’effusion du sang peut être arrêtée, sans que la tranquillité soit complètement rétablie. Il reste encore après la tempête une agitation qui signale son passage et fait soupçonner les désastres qu’elle a provoqués. Cependant, à l’intérieur de la ville, les esprits se calmaient peu à peu, la tolérance personnelle s’étendait et les cérémonies du culte catholique n’éprouvaient aucun obstacle, pendant que les temples calvinistes étaient ouverts, et que nul n’avait de précautions à prendre pour pratiquer sa religion.

L’Édit de Nantes consacra l’existence de la chambre mi-partie et son maintien à Castres. Quatre articles établissent sa constitution, déterminent l’étendue de sa juridiction et règlent les formes dans lesquelles elle doit rendre la justice. Auparavant, le duc de Joyeuse avait sollicité vainement de Henri IV l’éloignement de Cas-