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vres fines et délicates, ne vont pas à tout le monde et ne peuvent pas s’adresser au grand nombre ; non pas peut-être, qu’il ne pût les comprendre, mais parce qu’il n’irait pas les chercher. Il fallait donc quelque chose de plus accessible, qui n’effrayât pas, et dont le cadre fût assez large, pour offrir à tous un attrait réel. Voilà l’explication de ce petit recueil qui, sous le titre modeste d’almanach, embrasse des faits nombreux, touche à des questions importantes, et présente sous une forme, presque toujours heureuse et piquante, des pensées élevées, des sentiments d’une grande moralité, de salutaires exemples. Destiné spécialement au peuple, il s’adresse à tout le monde, et, digne de sympathie par le but qu’il se propose, il devient une lecture agréable et saine, un passe-temps utile, qui aura le succès de tout ce qui est honorable dans son principe et porte l’empreinte d’un talent élevé, sincère, dirigé par le bon sens, et écrit sous l’influence des plus généreuses aspirations.

L’Armana présente d’abord les éphémérides de la Provence. C’est une bonne pensée, que de mettre sous les yeux de tous, les faits du passé qui portent avec eux quelques enseignements. L’histoire locale que l’on a tant de peine à reconstituer, et qu’il serait heureux d’offrir à l’attention des générations présentes, ne s’apprend guère quand il faut la chercher dans des livres spéciaux. Quand elle se présente sous des formes diverses, sans prétention, et pour ainsi dire par hasard, elle pénètre peu-à-peu, s’infiltre dans les masses, sans qu’on puisse dire de quelle manière, et se transmet avec une facilité étonnante. La Société littéraire de Castres ne peut qu’applaudir à cette pensée de Roumanille, et de cette pléiade d’hommes généreux qui se sont réunis pour la glorification et l’amélioration de la Provence. C’est qu’elle a aussi le même but à poursuivre ; et peut-être lui sera-t-il possible bientôt d’employer le même moyen.

Le présent n’est pas négligé. Tous les faits relatifs à la Provence, accomplis dans l’année qui vient de s’écouler, ou en projet pour l’année présente, ont leur place ; et tout ce qui peut devenir