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Cet ouvrage, en deux volumes, publié à Castres en 1822, sera pour M. V. Canot l’objet d’une étude spéciale.

M. le ministre de l’instruction publique et des cultes s’adresse à la Société, pour lui demander de concourir à la préparation d’un Dictionnaire géographique de la France.

La Société décide que MM. V. Canet et Martin seront proposés à M. le Ministre, comme disposés à entreprendre ce travail pour l’arrondissement de Castres.

M. Balayé, négociant, offre à la Société une médaille en argent, frappée en 1750, par la ville de Paris, à l’occasion du quatrième renouvellement de la charge de prévôt, en faveur de Me Basile de Bornage, conseiller d’état ordinaire, commandeur, grand-croix de l’ordre de St-Louis.


M. ALIBERT, membre correspondant, adresse à la Société un précis historique sur le bourg, le château et le village de Roquecourbe.

La petite ville de Roquecourbe située à 9 kilomètres de Castres sur l’Agoût, tire son nom d’une roche de nature schisteuse, près de laquelle elle est bâtie, et dont la partie la plus saillante semble se pencher sur la rivière. Rupes curva, Roca curva, Roca corba ; c’est ainsi qu’on la trouve successivement désignée dans les cartulaires, les reconnaissances de fiefs, les lettres patentes et autres titres, dont les plus anciens remontent au règne du roi Jean (1350-1364.)

Aucune date certaine, soit de son origine, soit de son existence, ne peut être assignée, avant le commencement du xiiie siècle. À cette époque, lorsque Simon de Montfort, chef de la croisade contre les Albigeois, devint comte de Castres, la seigneurie de Roquecourbe passa dans cette famille, qui en prit possession dans la personne de Guy de Montfort son frère. On voit dans l’histoire du pays Castrais, que Philippe II de Montfort, petit-fils du précédent, vice-roi de Sicile, seigneur de Castres, fit son testament dans le château de Roquecourbe en 1270, avant de partir pour la dernière croisade. Il mourut le 28 septembre de la même année, sous les murs de Tunis, où venait d’expirer le saint roi Louis IX.