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rectiligne alternatif se transforme en mouvement circulaire continu. C’est là le point de départ de toutes les usines, et la condition de tous les moteurs.

Dans la machine de MM. Barral, les pioches agissent sous l’impulsion d’un mouvement alternatif. La moitié du temps se perd à les soulever ; la force est ainsi inutilement employée. MM. Barral ne peuvent espérer un résultat utile de leurs longs et laborieux efforts, qu’en changeant leur point de départ, et en rentrant dans les voies tracées par toutes les précédentes applications de la vapeur.

C’est ce qu’a senti M. Usher d’Édimbourg. Malheureusement, au lieu de s’en tenir au mouvement circulaire, il a voulu donner cette forme à la charrue. L’expérience n’a pas réussi.

Mais l’attention est portée de ce côté. Chaque jour, chaque travailleur ajoutera désormais une pierre à ce grand édifice. La génération présente est-elle appelée à voir ce résultat qui donnerait satisfaction à tant de besoins, et multiplierait dans une si étonnante proportion les forces de l’homme appliquées au travail de la terre ? ou bien doit-elle, comme tant d’autres, se contenter de vaines aspirations, et ne pas aller au-delà des espérances ? Dieu seul le sait.

Pourtant, quand un navire immense, poussé par la vapeur, s’élève majestueusement au-dessus des vagues qu’il semble braver, poursuit sa route et arrive à son but à travers tous les obstacles, ne doit-on pas regretter que cet agent puissant qui lui donne une si vigoureuse impulsion, n’ait pas pris possession de la terre avant de dominer les mers ? Ne doit-on pas désirer que ce qui nourrit l’homme trouve un élément nouveau de fécondité dans un travail plus rapide et plus profond ? Le problème est posé. Il semble, avec les données actuelles de la science, qu’il soit réservé à la volonté patiente et énergique de le résoudre.