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révolution qui s’accomplit. Les lois ne sont pas changées, mais les moyens d’action ne sont plus les mêmes, et ils réclament des intermédiaires en rapport avec leurs exigences. À cet élément nouveau, il faut de nouvelles conditions d’existence ; à cette force, auparavant inconnue, il faut des instruments créés pour elle ; et conformes dans leur principe et dans leur action, à la manière dont elle se manifeste.

Avec l’ancienne forme de nos navires, il était vrai de dire que la navigation à vapeur était impossible. La machine fut changée radicalement dans ses parties essentielles, et la vapeur s’établit bientôt dans ce nouveau domaine. Il en sera de même pour l’application de la vapeur aux travaux agricoles.

Deux inventeurs, français, MM. Barral frères, ont fait une tentative hardie. L’appareil engendrant la vapeur et l’appareil destiné à travailler le sol, forment une seule et même machine. Une rangée de pioches soulevées à la fois par l’action de la vapeur, retombent de tout leur poids sur le sol, à la manière des foulons à draps. La locomotive qui engendre la vapeur avance, par suite d’un mouvement communiqué à des roues cannelées en travers sur leurs jantes et qui s’enfoncent dans le sol. Elle entraîne avec elle tout l’appareil.

Le progrès est sensible ; mais le résultat obtenu reste borné ; et, malgré, les encouragements donnés, malgré l’intérêt qui s’attache à des efforts si laborieux et à des tentatives si louables, on est obligé, en étudiant le principe sur lequel repose cette machine, de reconnaître et d’avouer qu’elle ne donne pas, pour le moment, et ne peut pas promettre dans l’avenir, quelque perfectionnement qu’elle reçoive, une solution définitive au grand et important problème du travail de la terre par la vapeur.

Presque toujours, quand un moyen mécanique tient à remplacer l’action directe de l’homme, le mouvement