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La cavité buccale, l’arrière bouche et le pharynx ne sont le siége d’aucune lésion.

La langue présente, depuis la base jusqu’à la pointe, une teinte bleue ardoisée, qui va en diminuant à mesure qu’on avance.

Les cavités droites du cœur sont gorgées de sang noir coagulé en partie. Le poumon en contient aussi.

L’ouverture de l’abdomen donne lieu à un dégagement considérable de gaz. L’estomac distendu par des gaz refoule en haut le diaphragme et le foie. La surface extérieure du grand cul-de-sac est rouge en arrière ; la face entière du petit cul-de-sac paraît avoir toute sa couleur naturelle. Pendant la section des côtes du côté droit, l’estomac se remplit de lui-même à la partie supérieure du grand cul-de-sac. Il se répand à travers l’ouverture une certaine quantité de lait caillé.

Dans l’intérieur de l’estomac, la membrane muqueuse n’était pas altérée au voisinage du pylore ; mais à peu de distance, elle avait une teinte rouge inflammatoire ; cette nuance disparaissait au grand cul-de-sac où la muqueuse ramollie avait perdu sa consistance, et se trouvait transformée en une sorte de gelée grise, demi transparente. Le tissu sous-muqueux et les fibres musculaires elles-mêmes, avaient subi la même transformation vers le sommet de la grande courbure, de telle sorte que, dans ce point, le péritoine seul avait résisté. Depuis ce point où les tuniques de l’estomac étaient entièrement détruites, jusques au voisinage de l’orifice pylorique, où l’on n’apercevait plus aucune lésion, se présentaient tous les degrés du ramollissement gélatiniforme. La lésion augmentait graduellement à mesure qu’elle se rapprochait du cardia, point dans lequel la désorganisation de toutes les membranes était complète.

Le reste du tube digestif était sain dans toute son étendue : la face concave du foie présentait une large ecchymose.