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ceux dont le plus vif désir était d’obtenir la réunion au domaine direct de la couronne. Sans doute les habitants de Saïx manifestèrent leurs préférences d’une manière un peu trop marquée, car le Chapitre crut devoir prendre des mesures pour constater ses droits. Il envoya un frère du monastère, avec des ouvriers, pour faire graver ses armes sur les portes de la ville. Excités par leurs consuls, les habitants les chassèrent avec injures et voies de fait.

Le Chapitre ne pouvait reculer sans abandonner toute autorité, et sans condamner lui-même ses prétentions. Il appelle ses vassaux devant le sénéchal de Toulouse et Albigeois, et les fait condamner à reconnaître sa domination. Ce premier et important succès ne reste pas isolé. L’appel au parlement de Toulouse donne encore raison à ses prétentions. Cet arrêt rendu en latin malgré les Ordonnances du roi François 1er, renferme quelques détails curieux sur l’étendue des droits seigneuriaux ; il prouve, par sa rédaction barbare, la sagesse de l’édit qui proscrivait l’emploi de la langue latine dans les actes publics.

Un conseiller est nommé pour procéder à son exécution verbale et réelle. La pièce que ce travail a pour but d’analyser, n’est autre que le procès-verbal de cette double exécution, qu’une transcription en 1721, pour les besoins d’un nouveau procès, a sauvé de l’oubli.

M. Michel de Pira le conseiller commis, procède, dans la cour du Parlement même, à l’exécution verbale dans le courant de janvier 1532, et attend une sommation nouvelle, pour se transporter sur le lieu objet de la contestation, et remplir la dernière formalité exigée par la procédure de cette époque, l’exécution réelle.

Mais les commissaires nommés pour procéder à la réunion des domaines à la couronne, ont fait avancer leur œuvre. Ils délèguent leurs pouvoirs au sénéchal de