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Magloire Nayral sut profiter de ces indications. Le premier, (je me trompe) le second dans notre pays, il connut les mémoires de Faurin et du baron d’Ambres, mémoires faits pour rectifier les erreurs de ceux de Gaches et de Madiane. Il trouva là des détails positifs pour une série d’articles sur les personnages historiques qui avaient marqué aux temps des guerres civiles. Ces articles, réunis plus tard, suivant l’ordre alphabétique, et complétés par des articles analogues sur les hommes célèbres des autres époques, ont formé les quatre volumes publiés de 1833 à 1837, sous le titre de Biographie et Chroniques Castraises.

Deux ans avant cette première époque, Magloire Nayral avait résigné sa profession de négociant, pour prendre les fonctions de juge de paix. C’était en ce moment une récompense accordée à ses opinions libérales, qui dataient de son éducation sorézienne et qui ne s’étaient jamais démenties. Non que Magloire Nayral se fût jamais laissé entraîner à des actes d’exaltation, comme l’un et l’autre des deux partis politiques avaient à s’en reprocher alors ; mais parce que, en diverses occasions, il n’avait pas craint de proclamer hautement, en vers sagement pensés, les principes qui portent encore parmi nous la date de l’année de sa naissance.

Négociant ou juge de paix, Magloire Nayral ne se départit pas un instant de ses travaux littéraires. Pourtant il ne s’en fit jamais une occupation exclusive. Il ne comprenait pas (j’avoue partager le même défaut d’intelligence,) que le goût des lettres put devenir un métier. Il croyait, comme moi, que les sciences et les arts pratiques ne peuvent jamais s’en séparer, et que, sous toute forme, pour si poétique qu’on la suppose, il y a toujours un fonds de raison et de réalité, prêt à se traduire en œuvres d’utilité quotidienne.

C’est aussi pour cela que les titres académiques ou les récompenses accordées par les sociétés savantes ne