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plus ou moins prononcées, mais dans lesquelles se révèle toujours l’infirmité humaine. On les sent et on les flétrit d’autant mieux, qu’on les voit de plus près. Voilà tout le secret de l’injustice à l’égard du temps présent. Il faut dire du reste, que s’il est attaqué, il est vivant et il peut se défendre. En est-il ainsi du passé ? Ne nous montrons-nous pas trop souvent injustes envers lui, ou par prévention ou par ignorance ?

Sans doute, soyons de notre temps : ne portons pas au sein de la société à laquelle nous appartenons, des idées et des aspirations d’une autre époque, mais gardons-nous bien de nier les grandeurs dont nous n’avons pas été témoins, et les vertus dont l’histoire a conservé le souvenir. La vertu est de tous les temps. Née d’un effort de l’homme contre le mal qui est en lui et qui l’environne de tout côté, elle surgit, semblable à une plante vivace et précieuse, des terrains les plus pauvres en apparence, comme de ceux qu’une riche culture a fécondés.

Le XIXe siècle a vu des prodiges de toute sorte. De cette confusion universelle au milieu de laquelle il s’agite, se détachent à chaque instant l’héroïsme et le dévouement, sous les formes diverses que les circonstances leur imposent. L’auteur a peint ce tableau d’une manière vigoureuse, profondément sentie, pleine de mouvement et d’éclat.

Ce passage contraste avec le ton général de l’épître. Il y a de la facilité, de l’entrain ; la pensée marche rapide, nette, originale dans sa conception, variée dans sa forme peu élevée dans sa portée, mais en général vraie. C’est l’œuvre d’un esprit élégant, plus vif que profond, pratique plutôt qu’enthousiaste, dont le coup-d’œil est juste et la satire pénétrante.

L’épître à un ami membre du congrès de la paix est une œuvre fortement pensée et vigoureusement écrite. C’est un beau rêve sans doute, que la suppression de