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concours, celle qui porte la trace de la plus vive inspiration. Le mouvement se soutient d’un bout à l’autre. Mais il n’y pas proportion. L’auteur, après avoir dit les conquêtes dont nous pouvons nous enorgueillir, a voulu relever ces peintures par une idée morale, par un sentiment religieux. C’était un complément nécessaire : mais pourquoi n’est-il qu’indiqué ? Il ne suffit pas de quelques vers pour signaler les larges bases de la société humaine, et l’esprit par lequel elle doit vivre. Sans doute l’homme est grand, parce qu’il triomphe de la nature, et qu’il la soumet à sa volonté ; mais il est plus grand encore, quand il remporte cette victoire sur lui-même, et que, docile à la loi qui domine son existence, il se relève par une noble fidélité à ses devoirs, et retrempe sa dignité dans une obéissance raisonnée. Les découvertes de l’industrie peuvent être annulées ou dépassées par d’autres découvertes. La loi de l’Évangile plus haute dans son principe et dans sa fin, porte en elle-même sa fécondité, parce qu’elle est immuable, et elle suffit à remplir le cœur de l’homme, qu’elle domine avec l’ascendant irrésistible de la vérité.

Voilà des considérations que contient en germe la fin de cette épître. Développées avec la verve qui donne tant d’intérêt et un si brillant éclat à la première partie, elles auraient très-heureusement complété le sujet, et constitué une œuvre largement conçue, et d’une haute portée.

La quatrième épître est intitulée : Soyons de notre temps. C’est une attaque assez vive et fort spirituelle contre les opinions exagérées dont l’époque présente est toujours l’objet. Suivant la disposition de notre cœur, et la part qui nous est faite par la société, tout est bon ou tout est mauvais. Nous ne connaissons pas de moyen terme. L’auteur fait la part de ces exagérations, et les ramène à un sentiment plus modéré. Toutes les époques ont eu certains vices et ont été travaillées par des tendances