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à tour, éclairé par une poésie souvent heureuse, passer sous nos yeux, et s’unir pour la plus grande gloire de l’Auvergne. Hommes et choses, souvenirs de l’histoire et spectacles présents, guerriers et chroniqueurs, magistrats et poètes, orateurs et philosophes, tout est groupé autour de la patrie, pour dire combien elle est grande, et chanter en son honneur l’hymne de la reconnaissance. Malheureusement, la nature physique occupe une plus large place que l’étude et la révélation du cœur. Sans doute, la nature est la source des grandes inspirations ; mais il ne faut pas se contenter de la voir à la surface : il faut la pénétrer profondément, pour agrandir le spectacle et l’animer ; il faut que ces premières impressions aillent chercher leur élan et leur vie dans cette effusion de l’âme qui se les approprie, pour les rendre ensuite avec un son plus éclatant, une harmonie plus splendide, un charme plus profond et plus vrai.

Il n’y a pas d’ailleurs dans cette pièce, ce souffle puissant, ou ce lien flexible, qui doivent faire un tout de diverses parties. L’auteur semble avoir décrit pour décrire. Il en résulte quelque chose de contraint et de froid, qui nuit à l’effet général et que ne peuvent faire disparaître de beaux vers, d’ingénieuses descriptions et d’éclatants tableaux.

La troisième pièce a pour titre : Le cycle poétique de notre époque. Elle est fidèle à son épigraphe :

……… Paulò majora canamus.

Si le début est simple, le ton s’élève bientôt. Les merveilles de l’industrie humaine enfantées dans notre siècle, sont décrites avec un rare bonheur ; elles sont louées avec un chaleureux enthousiasme. On aime à suivre cette ardeur généreuse qui cherche les titres de grandeur de l’humanité, et qui, après les avoir trouvés et exaltés, les tresse avec art, pour en faire la couronne d’une époque. C’est peut-être de toutes les pièces envoyées au