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sans l’étude des terrains est une science incomplète. Unies, concluait-il, elles forment la base naturelle des études géologiques. Telle est l’idée générale de son travail. Elle se manifeste à chaque page, surgit de toutes les démonstrations, et donne un grand caractère d’unité à ces observations multiples qui risqueraient de manquer de lien, et de ne pas aboutir à une conclusion.

La Société a décerné à M. Léonce Roux, une médaille d’argent. Elle a été heureuse de cette occasion qui lui était offerte, de rendre publiquement hommage à une vocation qui se révèle avec des caractères trop évidents, et des signes trop nombreux, pour n’être pas sincère et ne pas devenir féconde. M. Roux est un jeune homme ; mais l’étude de la nature est depuis longtemps pour lui une passion. Elle lui a déjà donné beaucoup de douceurs, elle lui promet pour l’avenir de plus amples satisfactions. Lorsque toutes les puissances de l’âme se jettent avec ardeur dans une direction, il n’est pas possible que ce mouvement soit infécond. Le travail consciencieux et persévérant trouve toujours sa récompense ; et si quelquefois le présent lui manque, par un injuste dédain ou une indifférence coupable, l’avenir lui reste ; et il peut l’envisager avec confiance, et l’invoquer avec une ferme sécurité, car l’avenir lui appartient.

La poésie a toujours sa place dans un concours. Quelles que soient les préoccupations et les tendances d’une époque, elle n’oserait pas avouer qu’elle n’est pas sensible à la poésie, et qu’elle méconnaît son charme. Platon chassait bien les poètes de sa république ; mais il leur rendait hommage, en les renvoyant couronnés de fleurs. Nous ne vivons pas dans le royaume de l’utopie ; et cependant, combien de fois n’avons-nous pas vu traiter la poésie et les poètes, avec une sévérité pareille ? On ne prenait pas, il est vrai, la peine de leur rendre cet hommage facile qui laisse subsister l’arrêt, en adoucissant ce qu’il peut avoir de rigoureux. On a dit et l’on a répété que