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mirable, qui donne naissance au progrès indéfini, et qui fait de l’humanité, suivant la pensée de Pascal, un homme qui apprend sans cesse !

C’est là, Messieurs, tout le secret de l’action morale de notre Société. Cette action l’a fortifiée à son berceau ; elle a légitimé ses premiers efforts ; elle lui a mérité l’adhésion des hommes éminents qui ont bien voulu accepter le titre de membres honoraires. Par là, elle se rattache tous les jours, à d’autres institutions de la même origine, si bienveillantes et si empressées, quand nous leur avons témoigné le désir de correspondre avec elles. Avec ce caractère, nul doute qu’elle ne soit appréciée à sa plus juste valeur, par le Gouvernement de S. M. l’Empereur, cherchant à nationaliser les lettres et les sciences, comme le plus puissant moyen de civilisation.


Après cette allocution, M. V. CANET, secrétaire, lit le rapport suivant sur le concours :

Messieurs,

Les concours littéraires offrent-ils des avantages ? Exercent-ils une influence réelle et profonde sur les esprits, au sein d’une société tout entière, ou dans un cercle plus spécial et plus restreint ? On l’a affirmé avec persistance, on l’a nié avec obstination. On a exalté ces luttes de l’intelligence, comme un bienfait pour la pensée humaine, comme une occasion pour le génie d’essayer ses forces ; on les a abaissées comme un jeu puéril, une vaine et frivole parade. De quel côté est la vérité ? Serait-elle un milieu entre ces deux extrêmes ? Résiderait-elle dans une appréciation plus calme et plus mesurée, qui ne serait ni exagérée par l’intérêt, ni affaiblie par la passion, et qui concilierait les droits de la raison avec les données de l’expérience ?