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lièrement à tous les membres honoraires, fondateurs, titulaires, associés ou correspondants, adressée à l’autorité supérieure, à un certain nombre de Sociétés savantes, offerte comme hommage à diverses personnes d’une spécialité ou d’un bon vouloir reconnus, elle en dira assez par elle-même, pour se passer de commentaire.

Vous n’aurez ainsi, Messieurs, qu’à répéter à tous lisez et jugez. Pas une séance sans emploi ; pas une quinzaine sans lecture ; pas une communication venue du dehors qui n’ait amené son rapport ; pas une pièce du volumineux concours, dont le compte particulier va vous être rendu, qui n’ait provoqué un examen réitéré et approfondi ; pas un fait local de pratique ou d’érudition, que vous n’ayez soigneusement recueilli, comparé, expliqué, souvent mis en lumière ; pas une circonstance d’étude sur laquelle vous n’ayez tenu à appeler l’attention publique ou privée. C’est ainsi, Messieurs, que se résume notre existence de deux ans ; existence qui répond à bien des questions, et fait taire bien de mauvais pressentiments avortés dans leur germe.

Aux premiers jours de notre installation, on nous demandait : Que prétendez-vous faire ? Nous répondions timidement, avec modestie, mais pleins de confiance : Étudier, décider par notre exemple d’autres à étudier. On s’écriait : Étudier ! ce n’est ni de notre temps, ni de nos mœurs, ni de nos habitudes. Le siècle vogue vers des terres bien différentes ; le matérialisme industriel règne désormais sans partage ; à l’aide d’un peu de vapeur ou de quelques locomotives, il absorbe les facultés sociales ; l’homme veut jouir physiquement et non plus par des élaborations intellectuelles, toujours pénibles, toujours longues, la plupart du temps sans récompense ici bas, et qui s’adressent tout au plus à une incertaine postérité. La science est devenue vulgaire. Avec quelques livres du prix le plus modique, tout le monde transforme chaque wagon en cabinets de lecture, les seuls que puisse admettre la