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dont l’origine primitive semble ressortir d’une manière éclatante de cette comparaison.

La seconde partie renferme des observations sur la confusion opérée à Babel. Ces observations, appuyées de nombreux exemples, tendent à démontrer que la langue primitive ne peut pas disparaître. D’ingénieux rapprochements permettent de conclure que « la manière dont s’est opérée la confusion des langues, vient puissamment à l’aide des linguistes qui, conformément aux croyances chrétiennes, ont à cœur de prouver que toutes les langues de l’univers dérivent de la langue du peuple de Dieu. Qui ne conçoit en effet, que, d’après le procédé logique qui a dominé la confusion des langues, un mot hébreu, loin de fournir seulement la dérivation des mots ayant même signification, fournit encore la dérivation de ceux dont le sens est différent, mais qui, par des idées secondaires, ramènent au sens primitif ? » (page 79.)

La troisième partie est consacrée à prouver que la langue sanscrite n’est pas, et que la langue hébraïque est la langue primitive. Il y a eu dans la conduite des ennemis de la vraie philosophie et de la religion, une manœuvre qu’il importe de signaler. Ils ont longtemps soutenu, contre les écrivains chrétiens, qu’il n’y avait jamais eu de langue dont toutes les autres fussent dérivées. Plus tard, lorsqu’ils ont été fatigués de défendre une erreur évidente pour eux-mêmes, ils ont admis l’existence d’une langue antérieure à toutes celles qui sont parlées sur la terre, et ils ont choisi la langue sanscrite, parce que d’abord elle leur servait à détrôner la langue hébraïque, et qu’ils croyaient ensuite trouver dans la richesse de la première, et dans la pauvreté de la seconde, un moyen infaillible de triomphe.

La langue hébraïque est pauvre, en effet. Mais une langue primitive ne doit-elle pas essentiellement être