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cheresse et la raideur. La couleur avait été exagérée : on la supprima presque complètement. C’était une exagération qui n’aurait pas été moins funeste que celle qui disparaissait. Heureusement, la réaction se fît. On se jeta dans une voie moins absolue, on reforma peu à peu, on ménagea la transition, et l’on est arrivé enfin à la domination, d’un genre qui unit ce que chacun des systèmes opposés offrait de bon, en rompant définitivement avec leurs excès. On étudia directement la nature, et si l’on évita une copie trop servile, on se garda bien de se laisser aller à quelque chose de conventionnel, et par conséquent de faux.

Les hommes qui ont le plus contribué à ce mouvement par leur influence et leur exemple, ne se sont pas présentés à l’exposition de Toulouse. Cependant il est possible de signaler des œuvres consciencieuses ; et si elles ne sont pas toutes signées par des maîtres, il y en a beaucoup qu’ils ne dédaigneraient pas, et plusieurs qu’ils avoueraient sans peine.

M. Flandrin a exposé les Bords du Gardon et le Nid de l’aigle. On sait les préférences de cet artiste. Il est pour le paysage ce que M. Ingres est pour la peinture historique. C’est le même système, avec les mêmes qualités et les mêmes défauts. Mais dans ces deux œuvres, on sent une tendance marquée à un changement : on voit la transition, et il n’est pas douteux qu’elle n’amène une réforme qui tempérera l’excès, et mettra en relief tout ce qu’il y a de pureté dans la ligne et de chaleur dans la composition.

M. Corot a envoyé deux paysages. Le premier est l’Intérieur d’une forêt. Tout est vrai, tout est touché avec autant d’élégance que de fermeté et d’ampleur. Pourquoi ne peut-on pas en dire autant de ses Environs de Naples ?


M. Aiguier, de Marseille, a envoyé quatre bonnes toiles. M. Andrieux, de Paris, a fait un Repas de chasse plein