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avait de places privilégiées que pour la noblesse, à qui des fauteuils étaient réservés, au fond de la scène. On sait que cet usage avait longtemps subsisté à Paris. Voltaire s’en plaint dans ses préfaces et dans ses lettres, ; et ce ne fut pas sans peine que M. d’Argenson parvint à le supprimer.

Un drame de Diderot une de ces compositions qui venaient puissamment en aide au travail destructeur de la philosophie, le Père de Famille, inaugura la salle des Trois Rois.

Le goût du spectacle devint alors général : on jouait la comédie partout. Il est vrai que l’on se préoccupait fort peu de la vérité du costume. La comédie bourgeoise n’était pas assez exigeante, pour pousser jusqu’à ce point l’amour de la vérité.

Non seulement les acteurs du pays remplaçaient souvent les comédiens, mais on vit sur la scène des pièces faites à Castres ; et Daubian fit représenter une comédie en vers patois, dans laquelle le héros, dont les tristes aventures étaient mises sous les yeux du public, jouait lui-même son rôle.

C’était au plus fort de la terreur. Le théâtre reproduisait quelque chose des drames qui se passaient au grand jour. L’école de Sorèze apporta elle-même son contingent pour les plaisirs de Castres. Un bataillon d’élèves arriva à pied, logea chez les habitants, fut passé en revue, et joua, le soir, les Victimes cloîtrées.

les pensionnats Bonhomme et St-Hilaire sacrifiaient aussi au goût du public. Ils jouaient les pièces en vogue ; et sous l’empire de la fameuse et terrible loi du maximum, lorsque la subsistance était à peine assurée, que la fabrication se débattait dans son impuissance, que la Tour-