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mer leur science et leurs vertus. S’il avait grand soin de tout ce qui regardait sa santé, il n’était pas égoïste, et son âme était ouverte à tous les bons sentiments. Ses mœurs furent toujours irréprochables. Sa foi n’a pas été suspectée. Il avait désiré travailler à la réunion des communions chrétiennes, et il aurait consacré de grand cœur à cette œuvre son temps, ses études et sa vie. Il était très-sévère pour lui-même, et il ne fut jamais content de sa piété. Il exerça les fonctions épiscopales pendant près de dix ans, remplit tous les devoirs de sa charge sans négliger ses études, se démit de son évêché, et alla mourir à l’âge de 91 ans, dans la maison professe des Jésuites de Paris, le 26 janvier 1721.

M. Flottes tire de ces détails biographiques cette conclusion que : si les tendances et les habitudes intellectuelles de Huet, son caractère moral, sont peu compatibles avec le scepticisme qu’on lui attribue, l’indépendance de son esprit, son amour du paradoxe, son aptitude aux subtilités, doivent faire pressentir des opinions singulières, qui seront de nature à fournir matière à une accusation de ce genre.

La seconde partie de l’étude de M. Flottes contient l’examen de quatre ouvrages de Huet : La démonstration évangélique, la censure de la philosophie Cartésienne, les questions d’Aunay, le traité philosophique de la faiblesse de l’esprit humain.

Le but de la démonstration évangélique est de prouver la divinité du christianisme, par les prophéties et par les miracles, et de « retenir dans la religion par la raison, ceux qui la rejettent sans raison. »

Huet compose son ouvrage de dix propositions. Il expose d’abord ses principes sur la certitude et sur les rapports de la raison et de la foi. La foi aux principes de la géométrie est la conséquence de leur clarté naturelle. Certaines vérités morales et pra-