Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/268

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 268 —

Les registres de la commune de Castres, ceux du Chapitre de St-Benoît et des hôpitaux, ne donnent aucune indication sur le fait constaté par cette inscription.

Évidemment elle n’est pas à sa place, car le mur auquel elle appartient a été reconstruit dans les premières années de notre siècle : mais il est probable qu’elle est à peu de distance de l’endroit où elle a dû être primitivement placée.

Gaches, dans ses mémoires, nous apprend qu’à l’extrémité de la rue de l’École vieille, aujourd’hui du Collège, et près des bâtiments du couvent des Cordeliers, était le grenier des pauvres, qui servit pendant plusieurs années, de lieu de réunion aux protestants. Ce grenier, à la garde duquel était préposé un curateur, dont les fonctions étaient gratuites, et la responsabilité considérable, renfermait toutes les rentes en nature faites aux hôpitaux. Le revenu de ceux de Castres était considérable. Il se formait de dons faits par les seigneurs, par des communautés ou des particuliers. Plus tard, l’évêque et le Chapitre établirent une rente annuelle qui devint un des principaux revenus des hôpitaux. La plus grande partie de ces dons était payée en denrées qui étaient renfermées, jusqu’à ce qu’elles fussent vendues ou consommées à l’intérieur, dans le grenier des pauvres.

Les guerres religieuses apportèrent des changements dans les revenus et l’administration des établissements de bienfaisance de la ville de Castres. Lorsque la paix si longtemps troublée par ces luttes terribles eut été rétablie par le traité d’Alais en 1629, l’état ancien ne reparut que peu à peu. Bien des choses furent modifiées. Le grenier des pauvres n’existait-il plus, ou n’avait-il plus la même importance ? C’est ce qu’il n’est pas possible d’établir d’une manière certaine. On trouve bien quelques indications dans l’histoire de nos établissements de bienfaisance, mais elles ne sont pas suffisantes pour déterminer une opinion.