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pas oublier, d’ailleurs, que quoique le caractère des lettres de la légende, permette de faire remonter au XIIIe ou au XIVe siècle, le sceau auquel elles appartiennent, rien n’indique suffisamment le dernier abbé de Castres.

Une autre difficulté se présente d’ailleurs. Catel dit que les abbés de St-Benoît prirent dans leur sceau, après la translation des reliques de St-Vincent, la tête du martyr espagnol, avec ces mots : S. S. Benedicti Castri ; et qu’auparavant ils en avaient un autre avec cette légende : S. G. abbalis Castrensis.

Il est naturel, pourtant, de supposer qu’un objet trouvé dans les ruines d’une ancienne maison religieuse, a quelque rapport avec son histoire, ou celle du pays auquel elle appartient. C’est ce qui a permis d’émettre la pensée que ce sceau pouvait provenir d’un abbé de St-Benoit. Cette conjecture paraît d’autant plus admissible, que l’histoire religieuse de la France ne porte que deux fois le nom de Viridario, mais sans le prénom inscrit sur le sceau. Le nom de Verdier, car c’est ainsi que du Cange traduit Viridarius, ne se trouve que très-rarement mentionné dans l’histoire du Languedoc.

L’abbaye d’Ardorel, située à peu de distance de Castres, a eu, dans le XIIIe siècle, trois Bertrand pour abbés. Bertrand I en 1253, Bertrand II en 1283, et Bertrand de Montlaur (de Monte Lauro) en 1294. Ces dates pourraient se rapporter au caractère des lettres inscrites ; mais elles sont fort antérieures à la fondation du couvent de Ste-Claire.

Le caractère général du sceau, comparé aux sceaux ecclésiastiques, dont l’histoire du Languedoc, de dom Vic et dom Vaissette donne les figures, permet de le classer, d’une manière à peu-près positive, dans la dernière moitié du XIIIe, ou la première moitié du XIVe siècle.


M. V. CANET communique à la Société un fragment d’inscription qu’il a trouvé chez M. Serres, peintre décorateur, rue de Fuziès, à Castres.