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de temps en temps, dans une manifestations publique, pour retrouver leur élan, et conserver toutes leurs forces.

Mais elles ont un côté plus positivement utile, plus directement pratique. Elles rapprochent des produits de même nature, et offrent un moyen assuré de juger en pleine connaissance de cause. La comparaison des procédés et des résultats a cet avantage, qu’elle met en relief les défauts et les qualités, qu’elle permet de peser les caractères divers d’un même produit, ou d’œuvres de même nature, et qu’elle favorise, d’une manière à la fois puissante et sûre, toutes les tentatives de l’esprit, toutes les expériences, qui portent avec elles l’amélioration et le progrès.

Lorsque l’exposition prend de vastes proportions, et qu’elle convoque tous les peuples à se mesurer dans cette lice pacifique, elle offre un grand et magnifique spectacle. Elle est la constatation éclatante des résultats obtenus par l’industrie humaine, dans toutes les branches qui divisent son activité ; elle est la manifestation du génie sous les formes diverses qu’il emprunte, pour tirer parti des productions du sol, ou donner une forme à de plus hautes inspirations.

Tel a été le caractère des expositions universelles de Londres et de Paris. Il en est résulté de nombreux enseignements : elles ont provoqué une noble et généreuse émulation qui portera ses fruits, et dont il ne sera possible de constater la puissance véritable et la portée tout entière, que lorsque tous les peuples seront encore une fois appelés à mettre en présence les produits de leur industrie et les créations des arts.

Mais ces grandes manifestations ont besoin d’être préparées par des essais de détail, par des expositions locales. C’est là que se produisent les premières tentatives de l’invention, que se hasardent le premiers produits d’un art longuement étudié, mais qui n’a pas encore subi la