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Montréal et de Saissac. En 1261, Bernard Escaffré de Curvale, écuyer, est condamné à une amende de 10 livres tournois, pour fait de guerre illicite dans la sénéchaussée de Carcassonne. Enfin, Pierre Escaffré figure dans l’énumération des gens d’armes des comtes de Foix en 1339.

L’histoire de cette famille paraît liée à celle du château. Les renseignements positifs manquent après 1153. Une des conjectures les plus probables est que cette forteresse aura partagé le sort du château de Puyvert, dont les ruines existent encore sur le sommet de Bernicaut, et qui fut pris et détruit par Simon de Montfort en 1210. Une des tours de ce dernier château s’élevait sur un rocher avancé dans la vallée, en vue de Roquefort. Elle était placée de manière à rendre les signaux faciles entre les deux garnisons.

Un fait ajoute à cette conjecture une grande probabilité. En 1141, Roger vicomte de Béziers, après avoir bâti le château de Bruniquel anciennement nommé Verdun et plus tard Puyvert, le donna en fief aux trois frères Escaffré et aux deux frères de Saissac, qui lui prêtèrent serment de fidélité. La destruction de Roquefort devait nécessairement avoir préparé et rendu plus facile celle de Puyvert.

En faisant disparaître ces deux forteresses, Simon de Montfort attaquait dans sa puissance le vicomte de Béziers, et lui enlevait le secours de vassaux, à qui une forte position à l’entrée du chemin de Carcassonne, ne devait pas donner une médiocre importance.

Il ne reste aujourd’hui de toutes ces constructions que des ruines. En quelques endroits, et pour Puyvert en particulier, c’est à peine s’il est possible de suivre sur le sol la trace des murs. Que de souvenirs se rattachent à ces restes d’un passé si plein d’agitation et de luttes ! Ce sont des témoins, mais le plus souvent muets, et l’on