Page:Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres, Année 2, 1858.djvu/186

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 186 —

augmente la puissance de l’homme, en contribuant au développement de l’une de ses facultés.

La méthode de M. l’abbé Barthe ne diffère pas essentiellement de toutes celles qui l’ont précédée. Elle a pour but de renfermer dans des vers les événements historiques, de manière à rappeler, par certaines combinaisons de lettres, les dates correspondantes. Les lettres employées sont peu nombreuses. C’est un avantage pour l’esprit, dont le travail se trouve ainsi simplifié, Mais suivant le nombre des chiffres qui composent la date, les lettres significatives occupent, dans le vers, des places différentes. C’est un inconvénient dans une méthode où l’on doit prendre toutes les précautions pour ne laisser à la mémoire aucun moyen de se soustraire à l’action que l’on veut exercer sur elle.

Ce défaut est moins sensible et moins fâcheux dans le système de M. l’abbé Barthe, que dans beaucoup d’autres ; mais il n’en existe pas moins. Un procédé mnémotechnique ne semble réunir toutes les conditions qui doivent rendre son application réellement utile, que s’il repose sur des règles générales, absolues, sans exceptions. Toute atteinte portée au principe est une faute, parce qu’elle fait tâtonner l’esprit, et que, par conséquent, elle enlève à la mémoire sa sûreté.

Il dépend de M. l’abbé Barthe de reformer ses vers, de manière à n’employer toujours, quel que soit le nombre des chiffres qui composent la date, que les mêmes lettres à la même place, en les faisant précéder de consonnes sans valeur. Ce serait un moyen sûr d’indiquer, au premier abord, le nombre des chiffres qui composent la date indiquée. Toute hésitation serait supprimée ; toute erreur deviendrait impossible. M. l’abbé Barthe est un esprit patient, investigateur, ingénieux. Quelle que soit la difficulté que présente la rectification des vers mnémotechniques régis par des exceptions, il n’est pas douteux qu’il n’obtienne promptement un résultat complet, s’il entreprend la