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elle espère que cet appel sera entendu au-dehors. Une salle qu’elle tient de la bienveillante sollicitude de l’administration municipale, a déjà reçu les objets qu’elle a recueillis. Ces objets sont classés, avec une désignation précise, suivie du nom du donateur. Ils forment le commencement bien modeste encore, et pourtant précieux pour la Société, d’une collection qu’elle sera heureuse de livrer au public, lorsqu’elle renfermera un nombre assez considérable d’objets de toute nature, capables de fixer l’attention, ou de satisfaire la curiosité.

Peut-être sera-t-elle obligée d’attendre longtemps encore, car les innovations n’acquièrent que péniblement le droit d’exister ; mais elle trouvera des forces et de la confiance dans la conviction qu’elle poursuit une œuvre qui ne sera pas un jour sans utilité. Elle a, d’ailleurs, devant elle, et comme encouragement, l’exemple d’un certain nombre de villes du midi qui, dans des conditions à peu près pareilles à celles de Castres, se sont rapidement enrichies d’objets d’art et de curiosités archéologiques.

Ainsi, le pays sera exploré à tous les points de vue. Les témoignages du passé se multiplieront ; ils viendront en aide aux travaux qui se préparent ; ils complèteront en les confirmant ou en les modifiant, les travaux déjà accomplis. Ils seront pour tous, des souvenirs ; et l’on sait combien est grand leur intérêt, combien est étendue leur puissance, combien est consolant leur contact.

Lorsque la Société aura pu nommer des membres correspondants dans les divers cantons de l’arrondissement, elle leur demandera de s’occuper avec soin de tout ce qui regarde l’histoire locale. Combien de choses disparaissent encore tous les jours, qui seraient précieuses pour l’éclaircissement de points historiques, ou pour l’indication de faits nouveaux ! On est trop peu jaloux dans les maisons des vieux papiers. Ils ne semblent bons à rien, parce qu’ils sont peu lisibles, ou que leur aspect n’est pas séduisant. Mais les pièces les plus insignifiantes en apparence, peu-