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Le plateau de St-Jean se reliait évidemment, et les restes des voies pavées le prouvent, au pays Minervois par la butte d’Augmontel, station intermédiaire, et les éminences fortifiées de la forêt de Nore. Après St-Jean, des collines qui se succèdent de manière à indiquer naturellement la marche et les lieux de campement d’une armée, pourraient permettre, ou par les explorations déjà faites, ou par des recherches nouvelles, de retrouver des lignes que les Romains, fidèles en tout aux traditions, traçaient partout avec une régularité qui dirige presque, à coup sûr, les investigations modernes.

Il y a donc quelque chose à faire, des renseignements à indiquer, des hypothèses à formuler, des solutions à préparer. La Société ne perdra pas de vue ce sujet important. Elle sera jalouse de contribuer, pour sa part, à ne pas laisser interrompre cette chaîne qui enlaçait la Gaule, et qui retenait sous la domination romaine, un pays fier de son passé, que la défaite ne pouvait éloigner d’ardentes aspirations vers l’avenir, et qui trouvait en lui-même de quoi justifier les plus grandes espérances et la plus haute ambition.

Enfin, M. Combes entretient la Société du concours qu’elle a ouvert pour 1858. Les pièces envoyées sont au nombre de 42. Elle sont arrivées de toutes les parties de la France, quoique la publicité donnée au concours ait été fort restreinte. Si une première année donne des résultats pareils, on est en droit d’attendre plus de richesse pour l’avenir. Évidemment les études littéraires ne sont pas mortes, le goût pour cette grande manifestation de la dignité humaine n’a pas disparu du sein de notre nation. Sans doute les Sociétés littéraires ne font naître ni les poètes, ni les orateurs, ni les philosophes. Ne suffit-il pas qu’elles leur donnent quelquefois une occasion de se produire ?