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mot Mairie ? Les dimensions semblent se rapporter de manière à ne laisser aucune place au doute.

Il n’est peut-être pas inutile, à propos de l’église de St-Benoît, de signaler un fait qui a causé une confusion et produit des erreurs. L’édifice actuel commencé par M. de Tubœuf en 1670, a été inauguré en 1718, par M. de Beaujeu. Mais des tentatives de reconstruction ou plutôt de restauration de l’ancienne église, détruite en 1569, avaient été faites antérieurement. On sait que l’évêque et le chapitre chassés de Castres à l’époque des troubles religieux, résidèrent successivement à Burlats, à Vielmur et à Lautrec. Ils ne rentrèrent à Castres qu’en 1650, après la paix d’Alais. Il eût été étonnant que les évêques eussent tardé si longtemps à relever leur église cathédrale. Jean X, de Fossé, nommé évêque de Castres en 1584, mort le 12 mai 1652, avait fait restaurer l’ancienne église, ainsi que le constate une inscription qu’on y lisait autrefois sur une plaque de marbre noir.

Anno sal. 1650, Ludovico Justo regn. Joannes de Fosse, theolog. Paris. et episcopus Castrensis, anno œtatis 76, sedis 47, œdem hanc instaurandam curavit, sub D. Benedicti nominc, sui in Deum atque in gregem suum animi, perenne monumentum.

Cette église se prolongeait jusqu’à la rue actuellement appelée Sabatier. Son existence n’a pas été aussi longue que semblaient le promettre les derniers mots de l’inscription, puisqu’elle ne servit aux cérémonies du culte que jusqu’en 1718. Celle qui avait été détruite par les protestants datait de l’époque où les religieux de l’abbaye de St-Benoît, cédèrent aux dominicains, l’église de St-Vincent, et se transportèrent un peu plus bas sur le cours de l’Agoût. L’établissement définitif des Jacobins à Castres, est de 1258.